Voyager en Afrique cet été ? Pas impossible !
Les pays du Nord du Monde, lourdement touchés par le Covid et premiers “émetteurs” de touristes vont bientôt donner leur liste des pays ouverts et des autres. Le continent africain, relativement peu touché par le Covid, attend parfois avec une certaine passivité, la sentence. Cette sentence qui signera le retour au travail de millions de personnes pour des pays où le tourisme représente plus de 10% du PIB. Tour d’horizon des pistes d’ouverture, des actions entreprises, des sources d’espoir aussi.
1) La liste du Quai d’Orsay
Vert, jaune, orange, rouge. Ces couleurs guident les agents de voyage et les voyageurs Français. J’ai déjà expliqué le fonctionnement des positions du Quai d’Orsay. Dans le monde d’avant, les risques terroristes ou l’insécurité étaient les éléments clés dictant la position d’un pays… et donc la couleur de la carte. Mais depuis la pandémie, il existe une nouvelle notion, qui en fait n’est pas nouvelle mais clairement assumée: la couleur du texte. Ainsi, un pays peut être vert ou jaune et cependant formellement déconseillé. Ainsi on estime que la carte malgré sa couleur est rouge, de par son texte.
Mais cette liste demeure un conseil. Il n’est nul question d’interdire. En tout cas, dans le monde d’avant, ce n’était pas possible. Autant un agent de voyage engage sa responsabilité s’il passe outre. Autant un individu peut aller où il veut. Mais la crise sanitaire a engendré une notion inédite, l’interdiction de voyager “sauf motif impérieux”. Avec la complicité des compagnies, il est devenu impossible de voyager sans une raison justifiable. Vu l’approche actuelle, la peur des variants, il n’y a aucun raison que cela ne continue pas. Des pays seront ouverts, d’autres fermés, d’autres auront des contraintes particulières (quarantaine etc…). Reste un maillon faible, ceux qui rentrent via un autre pays européen qui n’a pas pris les mêmes décisions et le retour d’un pays dit à risque passe totalement sous les radars.
Aujourd’hui, au plus haut sommet de l’Etat, des concertations vont dans tous les sens, les lobbyistes diplomatiques sont débordés, l’activité est intense. L’objectif : sauver le tourisme estival. Et profiter de la manne des touristes européens dont Français. Pour les états concernés, sauver les meubles; relancer une économie dont le tourisme représente plus de 10 voire 15% du PIB; rendre l’espoir à ces millions de personnes, sans aide, qui en Afrique attendent le redémarrage.
2) Tanzanie et Afrique du Sud, deux destins estivaux probables
Ces deux pays ont connus des destins différents. D’ailleurs rien, réellement, ne permet de comprendre ces pays sans les distinguer.
Tout d’abord l’Afrique du Sud, transparente depuis le début de la crise. Elle a imposé un confinement dur au début de la crise, malgré de faibles chiffres de contamination. Son PIC, elle l’a connu en janvier quand le fameux variant dit sud africain est apparu. Un mois de semi confinement fut suffisant pour maitriser ce variant et revenir à des chiffres inférieurs à 2000 cas quotidiens. Pourtant, ce variant dit sud africain aurait pu se propager dans les pays voisins et ailleurs dans le monde, créer le chaos… mais rien. Cependant, la France l’a mis au niveau d’autres variants au point d’imposer une quarantaine dure aux rares personnes qui rentrent de ce pays. Clairement, le variant d’où qu’il vienne devient la nouvelle terreur. La peur qu’il batte le vaccin et relance la crise sanitaire est forte. Dans ce contexte et malgré les chiffres rassurants d’Afrique du Sud, il y a peu de chance que l’Afrique du Sud soit accessible.
Par ailleurs, face à cette crainte et ce très probable passage en zone “rouge”, les autorités sud africaines sont plutôt absentes. Aucun échange, influence, communication sur la réalité de la situation sanitaire dans le pays. Quand la fierté nationale passe avant les intérêts de sa population. L’été (l’hiver en Afrique du Sud) est une période très importante pour l’Afrique Australe. Si la Namibie et le Botswana, moins peuplés, ne seront probablement pas blacklistés, rien n’est fait pour éduquer les décideurs. Les convaincre de la force du système de santé sud africain. Par ailleurs, la campagne vaccinale va commencer mi mai et avancer assez vite. Un seul frein et non des moindres: le manque d’envie et de conviction que le vaccin est utile. Et là , la population a sa part. La politique de vaccination devrait accélérer d’ici juin et au delà . Reste à espérer que le pays ne rencontre pas une nouvelle vague.
La Tanzanie a un destin tout autre. Son président, Magufuli, décide en avril 2020 que le virus a disparu. Dès lors, “plus aucun nouveau cas” dans le pays, où le virus continue de circuler à bas bruit. L’été 2020 n’est pas nul, les fêtes de fin d’année un grand rush. Puis les frontières se fermant, la Tanzanie est rentrée dans le dur en 2021. Puis le président Magufuli est décédé (du Covid) et fut remplacé mi mars et pour la première fois par une femme, la présidente Suluhu. Dès lors, la politique sanitaire, sans complétement désavoué le passé, a largement évolué.
Fiabilité des tests imparable, centre de dépistage Covid dans les grands centres touristiques jusqu’au cÅ“ur du Serengeti, formulaire à remplir avant d’entrée sur le territoire, contrôle de températures, respects des protocoles sanitaires partout. Et depuis peu une quasi obligation de porter le masque dans le pays et obligation de montrer un test PCR négatif fait 72h avant l’arrivée… une nouveauté. Bref, la Tanzanie a pris la mesure de la pandémie. Elle a officiellement un bilan assez faible. la réalité est impossible à connaître. Pour en avoir une idée, on peut regarder le voisin kényan, plus exemplaire, lui, mais aussi relativement peu touché. Donc la Tanzanie, ayant la chance de ne pas avoir découvert un variant (impossible vu qu’il n’y a aucun centre de séquençage dans le pays), pourrait sortir son épingle du jeu pour cet été. Décision bientôt.
3) Les lignes bougent… mais cela sera t’il suffisant ?
A l’image de la Tanzanie, certaines lignes bougent. Toutefois la vaccination traîne à arriver. Et quand elle arrive, elle traîne à décoller. Le programme Covax est long à être mis en place et les volumes de vaccins sont encore trop faibles pour effectuer des vaccination de masse.
La position de certains dirigeants (tanzaniens, malgaches et quelques autres) face au vaccin n’a pas aidé et a même favorisé les discours anti vaccins sur le continent. Réaction normale vu que jusqu’à ce jour, les conséquences sanitaires en Afrique sub saharienne furent quasi invisibles alors que les conséquences économiques sont terribles. Il est même estimé que le continent sera celui qui aura la plus faible croissance en 2021 étant le dernier à se remettre d’une pandémie qui l’a si peu touché. Dans ce contexte et avec une position aux portes du complotisme de certains dirigeants, certaines campagnes de vaccination ont du mal à décoller. Le Sénégal, comme en témoigne cet article du Monde, est en ceci symbolique de la difficulté de vacciner massivement la population.
L’Afrique du Sud démarre quant à elle, trop timidement sa campagne de vaccination qui est censée commencer massivement mi mai. Seulement plus de 300 000 personnes vaccinées aujourd’hui et seulement 200 000 dans les listes d’attente pour ceux qui ont des comorbidités. Si évidemment, on ne peut souhaiter un scenario à l’indienne (l’Inde qui croyait être protégée du Covid), les pays africains jouent un jeu dangereux dont ils pourraient être les prochaines victimes.
Il ne fait aucun doute que les puissances du Nord, craignant pour leur propre sécurité sanitaire, sauront trouver les arguments pour convaincre les gouvernements du Sud. Mais encore faudra t’il arriver à convaincre les peuples. Une chose est certaine, les positions de certains, l’opinion de beaucoup, la faible compréhension (compréhensible d’ailleurs) de la crainte des pays du Nord, risquent de retarder la reprise. Mais, nous sommes début mai, tout n’est pas perdu…
4) Retour sur les bonnes raisons de partir en Afrique cet été
Il serait si dommage de ne pas pouvoir partir en Afrique cet été et particulièrement en Afrique Australe et orientale. La grande migration va traverser le Nord Serengeti en Tanzanie et le Masaï Mara au Kenya. Le delta de l’Okavango va se remplir et attirer des milliers d’animaux. La Namibie s’assèche et laisse la place à un soleil éternel et frais pour 4 à 5 mois. Et Madagascar devrait entrer dans sa saison.
L’été est traditionnellement une grande période de voyage en Afrique. Dans les zones équatoriales (Afrique de l’Est), le climat est plus sec et les températures plus basses aussi. Ainsi du Kenya à la Tanzanie, les régions dites safaris, toutes perchées à plus de 1000 ou 1500 mètres d’altitude, jouissent d’un climat tempéré et sec. La côte, elle, de Zanzibar à Lamu, est chaude mais sans excès. Bref, une période parfaite. Les pistes, du fait de la sécheresse, sont plus confortable, les paysages, bien que parfois secs restent merveilleux. Et la faune, que dire de la faune qui bouge toute la journée en quête d’eau. Et le ciel, clair, limpide souvent après les brumes matinales. Bref, la saison parfaite.
Pour l’Afrique australe, la saison est merveilleuse pour les mêmes raisons, mais encore plus exacerbées. Du Nord de l’Afrique du Sud à la Namibie, au Botswana et Zimbabwe, l’hiver austral (notre été) correspond à une période très sèche. Un ciel bleu permanent mais en contre partie des nuits fraîches voire froides parfois. Mais justement, les conditions de circulation sont parfaites, notamment en Namibie où l’état de la piste joue un rôle important. La faune aussi bougent toute la journée et notamment durant les heures chaudes de la journée.
Les animaux, les plus grands, se regroupent. A Chobe, Hwange, Kruger ou Etosha, les troupeaux d’éléphants ou de buffles sont gigantesques. La faune se concentrent souvent autour ou non loin des points d’eau. Cela facilite le safari et les rencontres.
Le Sud de l’Afrique du Sud est lui, supposément, dans sa période humide. Mais il demeure dans une période douce. Un climat que l’on pourrait comparer à celui que nous avons sur la côte Sud Ouest de la France. De belles journées, des températures douces et parfois quelques pluies.
Et Madagascar. Normalement l’été, c’est la foire d’empoigne pour aller sur l’île rouge. Un climat sec et beau, des routes merveilleuses, des paysages à couper le souffle. Tout est réuni pour profiter pleinement du massif de l’Isalo, des tsingy (de Bemarrha ou de l’Ankarana plus au Nord) ou de zones plus humides comme le canal des Pangalanes. Il est probable que l’île ne soit finalement accessible que par très peu de personnes et cela malgré l’énergie des opérateurs locaux qui suivent les protocoles malgré la position très contestable du président de l’île.
Bref, le suspens est total et nul ne sait encore avec certitude, la sentence que donneront les pays occidentaux sur l’ouverture de leurs frontières et la possibilité pour leurs ressortissants, de parcourir le continent africain. La crainte hypothétiques des variants, la puissance des résistances de l’opinion et la faiblesse de l’influence des pays africains sur la question sont autant d’éléments qui n’invitent pas à l’optimisme. Mais cette crise a su nous surprendre et les décisions prises aussi. Vu que les choses semblent aller de mieux en mieux, il n’est pas exclu qu’enfin, après plus d’un an de mauvaises nouvelles, les bonnes prennent le relais… A suivre
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