Premier safari au Botswana… Okavango
Je vous propose aujourd’hui de partir quelques instants au Botswana. Sur une île au cÅ“ur du Delta de l’Okavango. C’était lors de ma première rencontre avec cette région si méconnue, fantasmée et désirée des amoureux de safaris. Cela commença par un grand avion de Paris à Joburg. Puis un plus petit de Joburg à Maun, puis un minuscule 4 places avec un seul moteur pour voler de Maun à Little Vumbura. Une fois arrivée, un 4X4 vous conduit quelques minutes jusqu’à un petit embarcadère. Un bateau à fond plat en métal vous y attend, il zigzague entre la végétation aquatique et les hippo pour arriver… enfin, à Little Vumbura.
Ce qui est magique quand on voyage en Afrique Australe, le décalage horaire faible aidant, vous avez l’impression de vous téléporter au bout d’un monde en une nuit. Là , le soir à 23h, j’étais à Paris. Le lendemain à 15h, j’étais au milieu de nulle part, dans le delta de l’Okavango. Et cette première expérience alla bien au delà de ce que j’avais imaginé.
Nulle part et pourtant bien lÃ
Le vide est plein
La journée suivante se déroule comme doit se dérouler une journée au Botswana. Un safari sur l’eau le matin, en mokoro, une petite pirogue. puis un brunch et ce moment que je préfère en safari. Celui qui sépare deux safaris, celui où rien n’est prévu. Celui où il n’y a ni interaction sociale avec les autres visiteurs, ni rien de prévu. Rien que vous, votre chambre (tente) et la nature autour de vous. Le matin, je fais souvent le
Rencontre avec un éléphant
Alors que je me prépare à pratiquer mon activité favorite en safari, dormir, j’entends des bruits de végétation au loin comme si l’on remuait un tas de feuilles. Je sors de ma tente, confiant pour voir ce qu’il se passe. Rien. Derrière la tente, la forêt, devant, de hautes herbes et le point d’eau qui entoure l’île de Vumbura. Mais ce bruit ne cesse pas. Au contraire, il se rapproche. Si mon goût pour la sieste m’appelle, et bien que couché sur mon lit, mes yeux parcourent en permanence autour de la tente (transparente je le rappelle). Souvent on croit que les animaux sauvages évitent de venir trop prés des hommes. C’est le cas en effet. Mais au Botswana, où l’empreinte de l’homme est nulle, où sa présence est rare, où les camps sont totalement intégrés (et neutres écologiquement). L’homme n’a aucun impact ni ne représente une réelle menace. Et je m’en rends vite compte quand je vois à quelques mètres, 3 éléphants. inconscient que je suis, je sors de ma tente, me cache derrière un arbre. Il y a un jeune, floppy (du fait de son oreille un peu cassée), sa mère et un grand mal. C’est assez rare d’ailleurs tant les mâles de fricotent pas très longtemps avec leur famille. Je me cache derrière l’arbre et les observe en train de démonter un arbre et de sa régaler. Je suis à une vingtaine de mètres, silencieux, sage; Pas de risque et aucune raison d’en prendre d’avantage. Content de cette rencontre imprévue, je retourne vers ma tente, content de ce moment et rassurer d’avoir pu identifier ce bruit qui remplissait la brousse depuis le début de ma “sieste”.
Inutile de préciser qu’à ce moment là , on n’envisage ni la témérité, ni la lâcheté; juste la discrétion. Nous sommes restés ainsi quelques longues secondes à nous regarder dans les yeux. Lui géant, la tête baissé, moi assis, la tête haute… mais vigilante. Comme paralysé. Puis après ce moment, il releva la tête et partit vers l’eau. Je le regardais s’éloigner, soulagé, excité aussi, déçu un peu de n’avoir rien fixé sur la caméra, mais heureux de ce moment que je n’oublierai pas. Je le regardai encore quelques minutes avant qu’il ne poursuive son chemin.
Le bouquet final
Inutile de le préciser, ce genre d’expérience vous envois une décharge d’adrénaline. L’idée même d’une sieste est désormais totalement exclue. Soulagé quand même s’avoir vécu cette aventure immobile et d’y avoir survécu, je m’installe sur la petite terrasse devant ma tente. Lire sera le meilleur moyen de passer à autre chose et de “redescendre” un peu. Et me voilà parti, petit verre dans une main, petit livre dans l’autre. confortablement installé dans un fauteuil dodu. Alors que je lis, un petit bruit; Un phacochère (Pumba pour les spécialistes 🙂 ) s’approche au petit trot; il longe ma tente et se dirige vers le bord de l’eau à 5 mètres de ma tente. je profite de cette interaction gentille et de la proximité de cet animal que j’affectionne, pour profiter de l’air et de la vue. Un moment sympathique et si calme, si peu flippant en comparaison de ce qu’il venait de se passer. Mais tout à coup, un léopard surgit des hautes herbes pour attraper le phacochère. L’instant fut si bref que je réduirai ma réaction à un mot: tétanisé. Immobile. Et j’entends la course poursuite se poursuivre dans les herbes hautes quelques secondes.
Visiblement, le phacochère avait prévu le coup. Le silence revient. J’essaie encore de me remettre de ce moment. L’appareil photo toujours hors de portée. Il fallait décidément que ma mémoire imprime bien ces moments. Puis, quelques minutes plus tard, le léopard revint au bord du point d’eau, à 5 mètres de la tente. Visiblement essoufflé de sa course vaine, il venait se désaltérer à quelques pas de mois. Si j’avais été immobile face à l’éléphant, là j’avais atteint un autre niveau d’immobilité. J’étais devenu invisible, je ne respirais plus. Puis, après avoir pris son temps, il partit tranquillement. C’en était fini de ma sieste. le Botswana m’avait baptisé.
Je venais de vivre les premières aventures et rencontres qui se multiplieront après. Mais comme souvent, les premières furent les plus inoubliables. Et ce voyage, comme les autres, me marqua. La nature était si indépendante de l’homme et l’homme si petit, insignifiant que c’était impressionnant. La nature, c’est un fait, est plus grande que nous mais nous l’oublions. Nous nous croyons plus fort que les éléments, plus forts que la nature. Et pourtant, nous sommes, face à elle, ses obligés. Elle décide seule ce qu’elle doit faire de nous; Comme ce jour là où l’éléphant a passé son chemin, où le léopard n’a pas saisi l’opportunité de manger plus gros qu’un phacochère. Je suis rentré du Botswana et en cherchant le nom du voyage que je créerai, me vint l’idée de l’appeler “le rêve de Noé“.
Tout est dit.
Quel sublime récit ! Mémoire vive enrichie de tels moments…
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