En route pour une Afrique verte
L’écologie devient, à juste titre, une obsession. Le monde change et devra encore plus changer pour essayer de le sauver, de sauver nos ressources et de sauver des espèces aujourd’hui menacées. La terre, elle, n’est pas en danger. C’est la vie, la nôtre, qui l’est. Alors, si l’on s’accorde sur ce constat, on peut aussi s’accorder sur autre chose: la technologie nous sauvera, mais pas seulement elle. Les innovations techniques et leur coût évoluent, vite, très vite. Les coûts baissent, de plus en plus. On oppose souvent les défenseurs de la nature, adeptes poussé à la caricature comme décroissants, braillards et révoltés aux ingénieurs et capitalistes qui Å“uvrent à inventer et fabriquer les innovations et solutions vertes de demain.
La réalité est sans doute que les deux devront se rejoindre. Nous bénéficierons d’innovations qui nous aideront à sauver la planète. Mais nous devrons aussi changer notre façon de vivre, de consommer et aussi de voyager. Les deux ne sont pas incompatibles même si ceux qui défendent chaque camp le sont souvent. Dans la combinaison des deux réside sans doute notre salut. Comment cela se traduit il en Afrique avec quelques exemples concrets ? Il existe de nombreux sujets mais ici, je n’en aborde que quelques uns.
La seconde vie, une seconde nature en Afrique
La seconde vie des objets et biens matériels de toute sorte est une seconde nature en Afrique. Rarement choisie mais bel et bien subie, la seconde vie est partout: des vêtements usagers, de l’électroménager, des vieilles voitures, d’anciens ordinateurs, de vieux téléphones et bien d’autres biens sont envoyés en Afrique pour y trouver une seconde vie. La seconde vie est une stratégie écologique qui fait recette aujourd’hui si l’on en croit le succès de Vinted ou le BonCoin. Sur le continent, cette seconde vie va commencer à concerner des objets ou outils de développement telles que les batteries électriques par exemple. Ces batteries, embarquées (véhicules divers) ou statiques (attachées aux stations solaires par exemple) pourront être acquises à moindre frais tout en étant encore suffisamment performantes pour subvenir aux besoins.
Une société française, précurseur et moteur de la solution Retrofit, Carwatt, a conçu une solution qui permet d’utiliser les batteries de Renault Zoé et sans doute bientôt d’autres marques, pour les attacher à des véhicules de toute sorte, 4X4, bus ou camion qui seraient débarrassés de leur moteur thermique au profit d’une connectivité électrique. Ainsi, de gros véhicules thermiques (mus au pétrole) peuvent devenir électrique à moindre frais et avec de nombreux bénéfices comme celui de la facilité de maintenance.
La même chose pourraient s’appliquer aux panneaux solaires. Mais leur prix ne cesse de baisser et la majeure partie des panneaux actuels est recyclable quasi intégralement. Il est fort à parier que les panneaux neufs seront privilégiés. Mais transformer notre monde thermique, nourri au pétrole, en un monde électrique serait déjà une énorme source d’économie et d’écologie.
Le soleil, source d’énergie et donc de richesse
La lumière, c’est la vie et la chaleur, de l’énergie. Et l’Afrique ne manque ni de l’un ni de l’autre. Des stations solaires géantes ont déjà vu le jour un peu partout sur le continent. Et l’on sait que parmi les bases du développement, l’électricité occupe un grand rôle. Faciliter l’accès à l’énergie sans coûter à la nation (par l’achat de pétrole ou de charbon) est important. Les projets hydroélectriques sont encore nombreux, mais les projets solaires semblent avoir le plus le vent en poupe. Puisque l’on parle de vent, l’éolien est encore rare et trop coûteux à l’exception de ce projet d’envergure sur le lac Turkana au Kenya.
L’électricité amènera la lumière et l’énergie. Elle permet déjà et permettra encore plus à la fois le développement de zones isolées (nombreuses) et pourrait aussi, espérons le, calmer un exode rural qui engloutit les villes et démontrent leur manque d’infrastructures. Bientôt, il ne sera plus nécessaire d’être dans la capitale ou la très grande ville, pour ouvrir une usine, un business ou une start up. A l’image du Rwanda qui a développé la fibre sur son territoire, d’autres suivront et montreront la voie.
Le soleil et son énergie a ceci de formidable qu’il ne fait aucune différence, que l’on soit riche ou pauvre. Il brille de la même façon. Certes le climat et la latitude déterminera sa force mais il donnera toujours. Cela pourra permettre aux pays et régions enclavés de sortir de l’ombre; Cela permettra aussi d’envisager des structures mues par l’électricité. Des machines, des véhicules, des serveurs, la lumière. Si les énergies vertes se développent, elles permettront au continent africain de sortir de sa dépendance au pétrole (quand on n’en produit pas) et de voir des portes s’ouvrir alors qu’elles étaient fermées depuis toujours.
Je me souviens du projet Borloo, qui est tombé à l’eau car comme souvent, dès que l’on s’en remet aux gouvernements, et que l’on veut construire de grandes infrastructures, on se perd dans les méandres de la corruption. Les énergies vertes auront besoin de financement. Mais la baisse continue du prix des panneaux et batteries, l’amélioration de leurs performances, la possibilité d’obtenir du matériel encore moins cher car de seconde vie, permettront peut être que ce développement dépende de chacun et non des Etats… même si la mobilisation des comptes publics et des aides devrait être concentrés sur ce point parmi d’autres.
La mobilité urbaine prête à sa révolution
Les villes africaines étouffent de leur développement accéléré ces dernières années. D’ici 2050, le continent africain devrait connaître la plus forte croissance urbaine au monde. 950 millions de personnes supplémentaires devraient ainsi venir s’entasser dans les villes selon les projections. Or, si la pollution globale en Afrique n’est pas encore un problème, la pollution urbaine en est un pour la santé publique et donc pour le développement. Les grandes villes ont rarement les infrastructures adaptées à un tel développement. Et l’on sait que cette croissance commence surtout dans les zones périphériques, ce qui entraîne une augmentation du trafic routier.
Certains pays seront visionnaires et d’autres y arriveront mais il est une certitude, l’énergie qui nous fera bouger en Afrique sera électrique entre autres énergies vertes. Mais électrique pour une raison simple. J’en parlait plus haut, la seconde vie a largement concerné les véhicules de toute sorte (camion, 4X4 ou simple voiture, mobylette parfois aussi, vélo aussi). Les véhicules motorisés vivent depuis quelques années une révolution, c’est de l’électronique. Vous aurez parfois noté que le mécanicien est de plus en plus armé d’un ordinateur portable et de moins en moins de clé de 12.
Cette révolution électronique condamne à court terme l’industrie de la seconde main automobile. Donc, le parc automobile “classique” va vieillir, consommer plus, polluer plus et tomber plus en panne. La conversion du thermique vers l’électrique va donc devenir, non pas une obligation, mais une nécessité. Les vieux véhicules pourront ainsi retrouver une deuxième vie, sans bruit. Une vie sans panne, si ce n’est celle, éternelle des pneus.
Si cela est encore à l’état de projets, de nombreux pays africains travaillent déjà , aujourd’hui, à la conversion de véhicules de transport public de thermique à électrique. Cela devra arriver, il semble que ce soit le sens de l’histoire. Vélo électriques, mobylettes électriques suivront aussi. Le succès actuel des vélos électriques dans les pays du Nord, entraînera l’afflux ces prochaines années de nombreux vélos et autres moyens de locomotion électriques grâce à l’exploitation de la seconde vie.
La faune sauvage, un trésor de l’humanité
Qui dit voyage en Afrique, dit aujourd’hui attrait pour la faune sauvage (le safari représentant aujourd’hui en Afrique sub saharienne prés de 95% des revenus tourisme). La préservation de la faune est donc clé; Toutefois, comment préserver la faune alors que la population continue de croître ? Comment faire pour que les espaces dédiés à la faune sauvage survivent à cette croissance démographique inexorable ? La première est que ces zones (parcs nationaux mais aussi privés) soient soutenus financièrement par l’intégralité des pays de la planète.
La faune est un bien universel. On ne peut demander à des pays de sacrifier leur population et son développement, pour des animaux. Il faut donc que ces zones sauvages rapportent plus encore qu’aujourd’hui. Qu’elles soient un bien commun, une charge commune. Cela financera un écosystème économique de préservation et permettra aussi aux pays concernés de développer des zones non sauvages pour que la population puisse y vivre et s’y épanouir. Cela permettra aussi de protéger ces zones des tentations minières.
Certaines réserves sont très riches en minerais. Il n’est pas exclus que le besoin de minerais pousse certains gouvernements à sacrifier ces zones sauvages. Qui pourrait bien leur en vouloir d’ailleurs? Les pays d’Europe n’ont pas su sauver leur faune sauvage ou si difficilement. Qui imagine de devoir composer avec des grands mammifères en Europe. C’est une contrainte comme on le voit chaque année au Zimbabwe ou au Botswana avec les éléphants. Donc c’est un coût. Une fois qu’on considèrera que la préservation des espèces est un travail commun et un coût commun, alors nous pourront regarder l’avenir avec plus de confiance.
L’industrie verte, une opportunité pour le développement en Afrique
L’Afrique sub saharienne n’est pas polluée. Elle n’est pas concernée par nos problèmes de particules fines. Par contre, elle est concernée par le réchauffement climatique. Bien qu’elle n’y ait que peu contribué. Alors souvent, l’écologie, les nouvelles solutions écologiques sont regardées avec une distance bien compréhensible. On constate ces réserves dès que les choses viennent du Nord du monde. On le voit malheureusement aujourd’hui avec les vaccins anti covid. Mais on le voit aussi avec l’écologie. Toutefois, les nouvelles solutions et technologies vertes sont une vraie opportunité pour le continent.
Les fonds de plus en plus importants, de plus en plus nombreux, investissent sur les solutions vertes. Elon Musk est devenu l’homme le plus riche du monde. L’argent est là et c’est là que le continent doit aller le chercher. C’est là que toutes les forces, les énergies et la formation doivent être concentrées. Pour revenir au voyage, le développement de la destination Afrique ne pourra passer que par le développement du tourisme vert. Pas forcément celui du camping et de la lampe torche mais aussi celui plus confortable à l’image de nombreuses initiatives qui existent déjà qui combine luxe et impact zéro sur la planète…
Des lodges intensifient l’électrification de leur domaine, des 4X4 de safaris électriques fleurissent ici ou là , l’eau est de mieux en mieux gérée, contrôlée, stockée. On est encore loin. Mais les voyageurs de demain sont ceux qui manifestent aujourd’hui pour la planète. Ils auront oublié les auberges de jeunesse ou les trajets en bus, mais il est fort à parier que notre Terre ne cessera pas de nous rappeler qu’il faut faire attention. Que le changement c’est maintenant. Et que c’est possible. Que c’est même une formidable chance pour nous tous. Et pour l’Afrique.
Toujours un plaisir de te lire ðŸ‘
C’est gentil! Merci Domi 🙂
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