Afrique du Sud : mon premier safari
J’ai rencontré le safari en Afrique du Sud en 1996. Fraîchement arrivé dans le pays où je venais m’installer, on m’a alors offert une expérience très locale: vivre 3 jours en
Le premier contact fut une courte marche dans la nature. Ici rien à priori de trop dangereux, pas de félins, normalement; Mais plein d’autres choses. Potentiellement. Mon premier safari sera à la fois le plus pauvre mais aussi le plus fort en émotion. Cette marche nous permet de suivre la piste et découvrir la flore environnante. Des acacias, quelques savanes, des figuiers gigantesques et aussi quelques baobabs. La première émotion est là . Le bruit tout d’abord. Un faux silence troublé de milliers de bruits, insectes, craquements mystérieux, vent, frottement des feuilles et des herbes et cacophonie de chants d’oiseaux. Les odeurs enfin, diffuses et enivrantes.
De retour à la “maison”, on commence alors à allumer le feu. La nuit va bientôt tomber, presque d’un seul coup et une autre histoire va commencer. La chaleur, les bruits, les sensations, tout alors changera. Le feu prend bien, il faut dire que le bois ne manque pas et il est sec. Le soleil disparaît peu à peu, mais ici pas de lumière chaleureuse. La première nuit sera une nuit noire, terriblement noire.
Agglutinés autour du feu, la chaleur a quitté l’endroit avec le soleil et le point de cuisson devient également le seul chauffage. Le repas est agréable, forcément et les nombreuses boissons achetées réchauffent les cÅ“urs. Mais l’heure du coucher arrive. Il est temps d’aller dans ma chambre. Quatre murs, une fenêtre seulement couverte d’un simple rouleau en raphia. Le vent rentre doucement, le froid aussi. Mais au loin, un cri brise le silence. Comme un aboiement. Puissant et lointain. Je ne le sais pas encore mais ce bruit m’accompagnera durant les prochains jours.
La lampe torche ne me quitte pas. Les bruits extérieurs, ponctuels et puissants sont seulement interrompus par des bruits plus proches. Le toit de chaume semble aussi vivre un peu. A intervalle régulier, je tente
La journée sera dédiée, à la promenade (safari à pied), découverte des traces de la nuit, des antilopes ou petits félins ou de rongeurs. Quelques crottes aussi et quelques insectes géants alimentent la récolte en sensation. Les sortes d’aboiements violents entendus la veille reprennent dans l’après midi. Moins lointains mais toujours hors de portée et de vue. L’après midi, la rivière rocheuse fera office de piscine. Les hippopotames sont loin, plus en amont, dans les eaux profondes. Pas de crocodiles non plus. Soleil, gin and tonic et massage de la rivière, un après midi à la cool. Au loin les aboiements continuent par moment. Plus proches, mais toujours loin.
La deuxième nuit fut merveilleuse et insouciante. Trop de fatigue et peut être de vin aussi, trop d’émotion la journée et un sentiment agréable, celui d’appartenir à la nature qui m’entoure. Voici la première sensation extraordinaire qui m’a entouré. En 24h, je suis passé du peureux sortis de sa civilisation au membre de la vie sauvage. La nuit sera profonde et douce.
Le matin, le réveil est matinal, avec le soleil. Les visiteurs de la nuit dont quelques singes vervets et autres espèces ont laissé un peu de bazar mais sans excès. Quelques traces aussi. Mais, après un doux café au soleil, un visiteur s’approche, à la fois peureux et téméraire. Un phacochère s’approche, ce sera ma première interaction avec un animal sauvage. Mes amis m’alerte sur le fait que ce petit sanglier africain peut
L’après midi, re rivière, re gin and tonique et re kiffe… jusqu’au moment où les aboiements reprennent de plus belle. Plus proches, voire menaçants. Ce n’était pas réellement des aboiements, ni même des cris mais un peu des deux. Il s’agissait d’un groupe de babouins, de beaucoup de babouins. Ce groupe avait dû nous sentir arriver deux jours auparavant et s’était mis en marche vers notre cahute. Ils venaient d’arriver et ils n’étaient pas venus pour rien.
Je ne me doutais pas qu’ils seraient si matinaux. Après les premiers rayons du soleil avaient ils décidé de sortir de terre que les babouins étaient dans la maison en train de faire les emplettes. Frigo ouverts, restes déballés des poubelles, cette dernière matinée, nous avions déjà droit au room service, bruyant et même menaçant parfois. Mais ils étaient gérables. Enfin, jusqu’à ce que le grand mâle vienne à son tour. Là , la communion avec la nature, la confiance que mon phacochère m’avait donné, tout s’était envolé pour laisser la lâcheté reprendre le dessus et laisser le monsieur faire son petit tour. Au bout d’une heure, la famille reparti pour la balade de sa journée. Il était temps de repartir. Pas de gros animaux mais des sensations dont je me souviens encore du détail aujourd’hui. Je venais de découvrir que la nature était plus forte que moi mais que j’en faisais aussi partie, je venais de vivre mon premier safari.
Merci FabriceðŸ‘